Une des obligations linguistiques les plus épineuses à mettre en place dans une organisation, c’est la langue d’utilisation des outils informatiques. Croyez-en mon expérience de près de 25 ans (déjà?!). Pourquoi est-ce si difficile? Je vous explique d’abord de quoi il en retourne.
Assurer la généralisation
À compter du 1er juin 2025, toutes les entreprises qui emploient 25 personnes et plus devront assurer la généralisation de l’utilisation du français dans toutes leurs sphères d’activités. Cela inclut la langue du travail, dont la langue d’utilisation des outils informatiques.
Dans le processus de certification, les entreprises doivent produire une analyse détaillée de leur situation linguistique. Elles doivent notamment dresser la liste des logiciels et applications utilisées par le personnel ET la langue utilisée. L’information demandée est très détaillée. Pour chaque logiciel, il faut indiquer sur combien de postes il est installé, si une version française est disponible et combien de personnes utilisent le logiciel en français. Des exceptions sont prévues pour les logiciels qui n’existent pas en version française. Mais on suggère de trouver des logiciels équivalents disponibles en français.
Le chiffre magique
Si les chiffres de l’analyse linguistique démontrent que l’utilisation du français n’est pas répandue, l’Office québécois de la langue française demandera à l’entreprise de corriger le tir. Ainsi, même si des membres du personnel préfèrent utiliser une version dans une autre langue, il incombe à l’entreprise de s’assurer que c’est le français qui est utilisé par la vaste majorité. Le chiffre magique – mais non officiel – que j’ai constaté au fil des ans : 85 %. Mais ce chiffre pourrait varier selon votre situation, alors prenez-le tout de même avec un grain de sel. On s’attend donc qu’au moins 85 % du personnel utilise les outils informatiques en français.
Comment faire?
Et c’est là que le bât blesse. D’un côté, on a l’OQLF (et la loi) qui exige la généralisation et de l’autre, on a le personnel qui trouve qu’on brime sa liberté de choix. Épineux, je vous disais… Alors, qu’est-ce qu’on fait? Voici quelques mesures à mettre en place pour vous faciliter la tâche.
Faites preuve de transparence et discutez de vos obligations avec votre équipe
Faites participer le personnel et la direction aux efforts de conformité
Adoptez une politique linguistique claire, uniforme et équitable
Montrez l’exemple en adoptant les versions françaises de vos outils de travail
Procédez par étape : commencez avec les personnes favorables au changement, puis poursuivez avec les personnes réticentes
Célébrez vos succès à mesure que vous vous rapprochez de votre certification et même par la suite pour assurer le maintien des acquis
Pour d’autres idées de mesures de francisation à mettre en place, communiquez avec moi.
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